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Fin juin 2015, j’arrive à la fin de mon mois au Cambodge. Je suis à des années lumières de penser à mon voyage à moto au Vietnam…
Je ne sais toujours pas où aller ensuite. Juste avant, j’étais en Inde, au Népal puis en Birmanie. Dans la mesure où j’ai déjà voyagé en Asie du Sud-Est, je reconnais avoir eu envie d’aller là où je n’avais pas encore mis les pieds.
Il est vrai que j’ai croisé pas mal de personnes ayant des retours assez négatifs au sujet du Vietnam. Mêmes retours concernant ses habitants. Mais je n’ai pas eu envie de m’en tenir à ça en me disant : « ok, dans ce cas, je n’irai pas ». Au contraire, j’aime me faire mon propre avis. D’ailleurs, j’ai pour habitude de dire (et de penser) que je ne crois que ce que je vois.
En clair, j’ai naturellement décidé de partir au Vietnam. Mais je ne savais pas encore que j’allais voyager à moto au Vietnam !
J’ai fait ma demande de visa Vietnamien sur internet en urgence (puisque c’était vraiment de la dernière minute haha). Deux jours plus tard, je m’envolais vers Ho Chi Minh Ville.
Mon arrivée au Vietnam
En ayant déjà pas mal voyagé et vécu en Asie du Sud-Est, je me suis tout de suite sentie à l’aise en arrivant au Vietnam. Bien sûr, chaque pays a ses caractéristiques.
En fait, non, je ne sais pas si « aise » est le mot juste. Disons plutôt que j’étais excitée à l’idée de découvrir :
- une nouvelle culture,
- de nouveaux paysages,
- de nouvelles personnes,
- une nouvelle gastronomie,
- etc.
N’y voyez surtout pas de prétention ici. Non. En fait, je compare avec mon premier voyage en Asie en débarquant à Bangkok en 2012. Cette fois, disons que le choc en arrivant au Vietnam en 2015 était bien plus léger.
Bien sûr, je regardais partout, j’observais les gens, les panneaux et surtout, j’écoutais la langue : le vietnamien. J’aime remarquer et découvrir de nouvelles choses. Qu’il est agréable ce sentiment de découverte !
Je suis arrivée à Ho Chi Minh Ville fin juin 2015. Et je me suis rapidement dit : « j’ai trop envie de voyager à moto au Vietnam ! ».
La moto et moi
Avant d’aller plus loin, il faut que vous sachiez quelques petites choses entre la moto et moi.
D’abord, je n’ai pas (encore) mon permis moto. Ne faites pas les gros yeux, cela ne m’a pas empêchée d’être toujours prudente (j’y reviendrai ultérieurement). Ensuite, je n’avais jamais conduit de moto auparavant. Bon, là, ok, vous pouvez hausser légèrement les sourcils. Enfin, j’ai toujours rêvé de voyager à moto.
Voilà, maintenant je peux continuer.
En d’autres termes, j’avais bien plus qu’une envie de faire ce voyage à moto au Vietnam, j’en rêvais. Vous imaginez bien que les rêves sont d’autant plus magiques lorsqu’on finit par les réaliser n’est-ce pas ?
Quelques mois plus tôt, lorsque j’étais au Népal, je suis sortie saine et sauve du tremblement de terre dévastateur du 25 avril 2015. Je ne vais pas m’étaler sur cette expérience qui fut à la fois traumatisante et enrichissante. Toutefois, après avoir eu peur de mourir, j’avais d’autant plus envie de réaliser ce rêve de faire un voyage à moto (au Vietnam).
La recherche et les essais de motos
Prise de contact avec des vendeurs
Grâce à la magie et à le richesse des informations sur internet, j’ai contacté Sergio. Ce Colombien fraîchement arrivé à HCMC (Ho Chi Minh City) allait concrétiser la réalisation de mon rêve. Après son voyage à moto au Vietnam avec sa compagne Kate et son frère Sebastian, j’allais prendre le relais. Nous échangeons quelques messages sur What’s App et fixons rapidement un rendez-vous en centre-ville.
Juste avant de rencontrer Sergio, je me suis laissée tenter par une autre annonce. Cette voyageuse devait absolument et rapidement vendre sa moto. D’emblée, je savais que je ne la choisirais pas mais puisque je n’avais encore jamais conduit de moto, je me suis dit que c’était au moins l’occasion d’essayer pour me faire la main (et j’ai bien fait).
La circulation au coeur d’Ho Chi Minh Ville
Pour celles et ceux qui connaissent le Vietnam et HCMC… Vous avez le droit de rire en m’imaginant « me faire la main » à moto en plein coeur de la circulation locale »… Pour les autres qui ne connaissent pas, je vous laisse visionner quelques vidéos pour avoir un idée.
Oui, c’était un vrai gag mais seulement après coup. Sur le moment, il faisait déjà très chaud mais je peux vous dire que j’avais encore plus chaud !
Si la moto de cette voyageuse ne m’inspirait pas confiance, j’ai au moins eu l’opportunité de l’essayer et de repérer où se trouvaient :
- les freins (main et pied),
- les vitesses (comment les passer),
- l’embrayage (à ne pas confondre avec un frein),
- etc.
En somme, c’était un premier essai bien utile pour la suite.
La rencontre avec Sergio
Je retrouve ce cher Colombien juste après cette expérience qui m’a tout de suite mise dans le bain. Nous nous saluons, échangeons quelques anecdotes sur nos voyages respectifs. Il me partage à quel point son voyage à moto au Vietnam l’a marqué. Il venait de vivre une aventure inoubliable.
Bref, nous entrons ensuite dans le vif du sujet.
Par chance, je suis tombée sur lui. Il a pris le temps de m’expliquer ce qu’il a dû réparer voire changer sur la moto. Il a pris soin de me montrer chaque partie de la moto. Ainsi, je comprenais bien comment l’utiliser et comment en prendre soin.
Pour être honnête avec vous, j’ai flashé sur cette moto avant même de l’avoir essayée. Elle était tellement belle ! Noire avec une étoile rouge d’un côté du reservoir d’essence et le drapeau Vietnamien de l’autre. Elle était toute propre et toute belle.
Bien qu’il faille toujours se méfier des apparences, j’ai rapidement senti que Sergio s’en était bien occupé. Comme toujours, mon instinct ne m’a pas trompée.
L’essai de ma future moto en centre ville d’Ho Chi Minh City
Je n’étais pas encore trop bousculée par mon arrivée au Vietnam. Par contre, je dois dire qu’une fois le moment venu de tester celle qui allait être ma future moto, je faisais moins la fière. Juste avant, Sergio m’a embarquée derrière lui pour m’expliquer deux ou trois choses. J’en ai d’ailleurs profité pour écouter le bruit du moteur sur les conseils d’un ami. Quel bruit sexy ! J’étais complètement séduite. Je savais que j’allais l’acheter mais j’essayais de cacher ma joie, en vain…
Au moment de m’asseoir au guidon de ma future compagne de route, mon coeur battait la chamade. J’avais chaud (oui, toujours) et j’espérais ne pas dégrader cette bonne vieille bécane avant de pouvoir la considérer mienne.
Allez, comme dirait Josianne Balasko dans Les Bronzés font du ski : « j’y vais mais j’ai peur ! ».
Ça y est, je me suis lancée. Waouh la vache ! Non, pas de vache à l’horizon… Par contre, je suis en train de piloter une moto, en plein coeur de la circulation Vietnamienne… Et je n’ai jamais fait ça avant !!! Re waouh la vache !
« Mais tu es folle ma pauvre fille ?! »
« Oui mais finalement, que serait la vie sans folie ? »
L’achat de la moto
Après 2 ou 3 tours dans ce bordel routier monstrueux et plusieurs coups de stress à chaque feu rouge… (Oui, c’est stressant de s’arrêter et de repasser au point mort quand on est lancée, surtout dans un tel trafic.) Ni une ni deux, je confirme à Sergio que je veux sa moto.
Il m’accompagne retirer mes millions de dong (monnaie vietnamienne, VND). Je lui donne 5 890 000 VND, soit l’équivalent de 270 USD. Et voilà, la vente est faite. Je suis l’heureuse propriétaire éphémère de ma belle Honda Win 100. Éphémère, oui, car au Vietnam, ce genre de trip se fait depuis des années. Chaque voyageur achète puis revend sa moto, et ainsi de suite.
Ce sont de très vieilles motos qui, en général, ne sont plus d’origine. Elles sont modifiées avec des moteurs chinois ou japonais. L’état est très variable d’une moto à l’autre. Certaines sont bien entretenues car elles tombent entre les mains de personnes soigneuses, comme Sergio. D’autres n’inspirent vraiment pas confiance…
Dans tous les cas, il y aura toujours des trucs à faire dessus (faire = entretenir/réparer).
La fameuse moto Honda Win au Vietnam
Vous pouvez trouver des motos Honda Win originales dans certains endroits reculés du Vietnam. Cela dit, les Vietnamiens ont plutôt tendance à ne pas s’en séparer. Vous savez pourquoi ? Quoi qu’on vous dise, c’est l’engin idéal pour faire un voyage à moto au Vietnam. Et ce sont les locaux qui le disent, croyez-moi !
Bref, vous voyez l’effet que ça fait quand vous avez envie d’hurler de joie mais que vous vous retenez ? Et bien voilà comment je me sentais à cet instant. Une vraie cocotte minute qui avait envie d’exploser, de joie.
Avec la moto, Sergio m’avait filé quelques accessoires en plus comme :
- Un casque (d’excellente qualité d’ailleurs) et accessoire vraiment très important. Ne plaisantez pas avec ça !
- Un poncho (là aussi, mieux vaut opter pour une bonne protection contre la pluie). Ça ne rigole pas quand il pleut ou quand vous êtes dans les nuages en montagne…
- Une bâche pour protéger mon sac à dos sur le rack arrière.
- Des tendeurs
- D’autres bricoles que je détaille dans NotMad (mon guide de voyage à moto au Vietnam).
Et après ?
Et après, il fallait que je pense au départ…
Je ne savais absolument pas par où commencer mon voyage à moto au Vietnam mais j’ai improvisé. Je me suis lancée et je me suis régalée !